Nez (Héloïse) – Démocratie réelle. L'héritage des Indignés espagnols. – Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2022. 341 p
In: Revue française de science politique, Band 72, Heft 5, S. 882-883
ISSN: 1950-6686
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In: Revue française de science politique, Band 72, Heft 5, S. 882-883
ISSN: 1950-6686
In: European journal of cultural and political sociology: the official journal of the European Sociological Association (ESA), Band 10, Heft 3, S. 429-456
ISSN: 2325-4815
Based on an ethnographic approach conducted over a long period of time in associative groups in a district of Lille and a district of Berlin, this thesis questions what favours or hinders the political mobilisation of inhabitants from the working classes. By studying partnership interactions with institutions, it shows how the latter promote docile and deconflictualized participation. Obliged to comply with the requirements of professionalism and conviviality (notably through "politique de la ville" in France and "quartiersmanagement" in Germany), the majority of professionals and participants in associations find themselves in a situation of subordination that does not say its name. By following the chains of prescription, constraints and resistance, this thesis shows the logics contributing to neutralize the potential of politicization of the associative backstage, and more generally to make working-class neighbourhoods environments not very conducive to political mobilization. It nevertheless studies the conditions and processes from which politicization dynamics emerge at the confines of associative spaces. Furthermore, the investigation among activist groups highlights both the conditions and results, but also the dilemmas and limits of the politicization work they carry out. In conclusion, it emphasizes the fact that politicization in neighbourhoods depends on opening up contexts to collective discussion and appropriation by the inhabitants. It also shows the value of a critical interactionist approach to uncover these phenomena. ; À partir d'une approche ethnographique conduite sur le temps long dans des groupes associatifs d'un quartier de Lille et d'un quartier de Berlin, cette thèse interroge ce qui favorise ou fait obstacle à la mobilisation politique des habitant.es issus de classes populaires. En étudiant les interactions partenariales avec les institutions, elle montre comment ces dernières promeuvent une participation docile et déconflictualisée. Tenus de se conformer aux exigences de professionnalisme et de convivialité (notamment à travers la politique de la ville en France et le management de quartier en Allemagne), les responsables et participant.es associatifs se retrouvent majoritairement dans une situation de subordination qui ne dit pas son nom. En suivant les chaines de prescription, de contraintes et de résistances, cette thèse montre les logiques concourant à neutraliser le potentiel de résistance des arrières-scènes associatives, et plus généralement à faire des quartiers populaires des environnements peu propices à la mobilisation politique. Elle étudie néanmoins les conditions et processus à partir desquels des dynamiques de politisation émergent malgré tout aux confins des espaces associatifs. Par ailleurs, l'enquête auprès de groupes militants met en lumière tout à la fois les conditions, les résultats, mais aussi les dilemmes et les limites du travail de politisation qu'ils réalisent. En conclusion, elle met l'accent sur le fait que la politisation dans les quartiers dépend de l'ouverture des contextes à la discussion collective et à l'appropriation par les habitant.es. Elle montre aussi l'intérêt d'une approche interactionniste critique pour mettre au jour ces phénomènes.
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Based on an ethnographic approach conducted over a long period of time in associative groups in a district of Lille and a district of Berlin, this thesis questions what favours or hinders the political mobilisation of inhabitants from the working classes. By studying partnership interactions with institutions, it shows how the latter promote docile and deconflictualized participation. Obliged to comply with the requirements of professionalism and conviviality (notably through "politique de la ville" in France and "quartiersmanagement" in Germany), the majority of professionals and participants in associations find themselves in a situation of subordination that does not say its name. By following the chains of prescription, constraints and resistance, this thesis shows the logics contributing to neutralize the potential of politicization of the associative backstage, and more generally to make working-class neighbourhoods environments not very conducive to political mobilization. It nevertheless studies the conditions and processes from which politicization dynamics emerge at the confines of associative spaces. Furthermore, the investigation among activist groups highlights both the conditions and results, but also the dilemmas and limits of the politicization work they carry out. In conclusion, it emphasizes the fact that politicization in neighbourhoods depends on opening up contexts to collective discussion and appropriation by the inhabitants. It also shows the value of a critical interactionist approach to uncover these phenomena. ; À partir d'une approche ethnographique conduite sur le temps long dans des groupes associatifs d'un quartier de Lille et d'un quartier de Berlin, cette thèse interroge ce qui favorise ou fait obstacle à la mobilisation politique des habitant.es issus de classes populaires. En étudiant les interactions partenariales avec les institutions, elle montre comment ces dernières promeuvent une participation docile et déconflictualisée. Tenus de se conformer aux exigences de ...
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In: Participations: Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, Band 25, Heft 3, S. 109-138
ISSN: 2034-7669
Cet article porte sur trois dispositifs de participation mis en œuvre dans un même quartier de Berlin : un café des parents dans une communauté d'acteurs éducatifs, un atelier cuisine dans une association de cours d'alphabétisation, et le dispositif « Mères de quartier » employant des femmes issues de l'immigration afin de leur faire jouer un rôle de relais d'intégration. À partir d'une approche ethnographique et interactionniste, l'article cherche à déterminer les manières dont les catégorisations de « migrant·e·s », « parents » et « mères » à travers lesquelles les publics sont ciblés sont appropriées par les participantes effectives (essentiellement des femmes). Dans un premier temps, l'article revient sur les catégorisations, le contexte sociopolitique dans lequel celles-ci s'inscrivent et les objectifs d'activation et d'intégration qu'elles poursuivent. Puis il étudie les pratiques et processus par lesquels les participantes effectives, soutenues par les encadrantes, construisent une forme d'entre-soi en s'appuyant sur la résistance vis-à-vis des assignations et prescriptions qui leur sont attachées.
In: Politiques de communication: la revue, Band 11, Heft 2, S. 43-72
Cet article traite de deux espaces de participation mis en place dans un quartier de Berlin dans le cadre de la politique ciblant les quartiers populaires en Allemagne (le « management de quartier » au sein du programme « Ville sociale ») : un atelier cuisine dans une association et un café des parents dans une école primaire. Par le biais d'une approche ethnographique et pragmatiste, il y questionne l'appropriation par les participantes – des femmes issues de l'immigration, mères de condition populaire et pour certaines employées par le biais de dispositifs de contrat aidé comme « mères de quartier » – des prescriptions institutionnelles entourant leur bonne participation. Si la participation effective n'est pas sans décalages par rapport aux objectifs institutionnels, leur observation régulière donne à voir des styles interactionnels empreints de convivialité peu propices à la discussion des inégalités. Toutefois, dans les confins de ces espaces, en s'appuyant sur un entre-soi fondé sur une relative non-mixité et des relations fortes, les participantes développent un discours caché relatif à la domination sur la base d'une commune identité de genre, de mère d'élève à l'école et d'individus issus de l'immigration stigmatisée. Si le phénomène d'évaporation du politique analysé par Nina Eliasoph se vérifie, l'article montre que l'analyse doit aussi laisser place aux possibles processus de re-condensation du politique dans les arrière-scènes participatives.
In: Le mouvement social, Band 260, Heft 3, S. VIII-VIII
ISSN: 1961-8646
In: Politix: revue des sciences sociales du politique, Band 138, Heft 2, S. 127-151
ISSN: 0295-2319
À partir du cas de la coopérative de consommation l'Union de Lille et en étudiant plus généralement la coopération socialiste dans le nord de la France, cet article porte sur les pratiques de discrétion, d'occultation et de mise au secret des enjeux de financement des activités politiques partisanes au tournant du XX e siècle. En revenant sur les débats relatifs au rôle que doivent jouer les coopératives dans la lutte politique et dans l'avènement du socialisme, l'étude souligne les stratégies de publicisation et de discrétion mobilisées par les dirigeants coopératifs quant au principe de subventionnement systématique des partis politiques. Au-delà de ces enjeux, le dépouillement des archives de l'Union de Lille montre que certaines décisions mettant en péril le modèle économique coopératif sont cachées aux sociétaires, tandis que les stratégies d'alliance de classe ou avec la franc-maçonnerie font l'objet de représentations ambivalentes, en oscillant entre opposition idéologique et acceptation tacite ou pragmatique au nom des besoins de financement de la lutte politique. Finalement, l'ensemble des débats et des pratiques analysés peuvent être rapportés aux processus de structuration et de professionnalisation de la vie politique française : la constitution d'une culture du secret autour des enjeux de financement du champ politique traduit bien son autonomisation et la sélectivité croissante dans l'accès à ses positions les plus hautes.
International audience ; This article deals with politicisation through economic practices within the socialist consumer cooperative L'Union de Lille, at the turn of the 20th century. In addition to improving the way of living of Lille's working class, the cooperative's managers explicitly viewed consumption practices and democratic organisation within the cooperative as a way of strengthening a socialist project, and more specifically, strengthening Guesdism, then a very influential socialist current in Northern France. The practices and rules of the cooperative appeared to be an ideal way of teaching and shaping "socialist consumers", to unite the working class, as well as to finance the socialist party's activities. However, this politicised translation of the cooperative project was ambiguous, as it led the co-operators to take on practices and attitudes such as savings, planning for the future, voting and delegation. The study of socialist cooperatives such as "l'Union de Lille" highlights the complex rationales of acculturation of the working class to the dominant forms of doing politics during the Third Republic. ; Cet article traite de la politisation par les pratiques économiques développées au sein de la coopérative socialiste de consommation « l'Union de Lille » au tournant des XIXe et XXe siècles. Au-delà de l'amélioration des conditions de vie des classes populaires lilloises, ses dirigeants inscrivent explicitement les pratiques de consommation et l'organisation démocratique de la coopérative dans la perspective d'un projet politique socialiste, et plus particulièrement dans le guesdisme alors très influent dans le socialisme du nord de la France. Les pratiques et règles apparaissent comme un moyen de former des « consommateurs socialistes » et de fédérer la classe ouvrière, tout en finançant les activités du parti socialiste. Cependant, cette traduction politisée du projet coopératif n'est pas sans ambivalences, en ce qu'elle amène les coopérateurs à apprendre l'épargne et la prévoyance, le vote et la délégation. L'étude de coopératives socialistes permet ainsi d'éclairer les logiques complexes d'acculturation des classes populaires, à travers l'économie, aux formes dominantes de la politique sous la Troisième République.
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International audience ; This article deals with politicisation through economic practices within the socialist consumer cooperative L'Union de Lille, at the turn of the 20th century. In addition to improving the way of living of Lille's working class, the cooperative's managers explicitly viewed consumption practices and democratic organisation within the cooperative as a way of strengthening a socialist project, and more specifically, strengthening Guesdism, then a very influential socialist current in Northern France. The practices and rules of the cooperative appeared to be an ideal way of teaching and shaping "socialist consumers", to unite the working class, as well as to finance the socialist party's activities. However, this politicised translation of the cooperative project was ambiguous, as it led the co-operators to take on practices and attitudes such as savings, planning for the future, voting and delegation. The study of socialist cooperatives such as "l'Union de Lille" highlights the complex rationales of acculturation of the working class to the dominant forms of doing politics during the Third Republic. ; Cet article traite de la politisation par les pratiques économiques développées au sein de la coopérative socialiste de consommation « l'Union de Lille » au tournant des XIXe et XXe siècles. Au-delà de l'amélioration des conditions de vie des classes populaires lilloises, ses dirigeants inscrivent explicitement les pratiques de consommation et l'organisation démocratique de la coopérative dans la perspective d'un projet politique socialiste, et plus particulièrement dans le guesdisme alors très influent dans le socialisme du nord de la France. Les pratiques et règles apparaissent comme un moyen de former des « consommateurs socialistes » et de fédérer la classe ouvrière, tout en finançant les activités du parti socialiste. Cependant, cette traduction politisée du projet coopératif n'est pas sans ambivalences, en ce qu'elle amène les coopérateurs à apprendre l'épargne et la prévoyance, le vote ...
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In: Le mouvement social, Band 266, Heft 1, S. 29-48
ISSN: 1961-8646
Cet article traite de la politisation par les pratiques économiques développées au sein de la coopérative socialiste de consommation « l'Union de Lille » au tournant des XIX e et XX e siècles. Au-delà de l'amélioration des conditions de vie des classes populaires lilloises, ses dirigeants inscrivent explicitement les pratiques de consommation et l'organisation démocratique de la coopérative dans la perspective d'un projet politique socialiste, et plus particulièrement dans le guesdisme alors très influent dans le socialisme du nord de la France. Les pratiques et règles apparaissent comme un moyen de former des « consommateurs socialistes » et de fédérer la classe ouvrière, tout en finançant les activités du parti socialiste. Cependant, cette traduction politisée du projet coopératif n'est pas sans ambivalences, en ce qu'elle amène les coopérateurs à apprendre l'épargne et la prévoyance, le vote et la délégation. L'étude de coopératives socialistes permet ainsi d'éclairer les logiques complexes d'acculturation des classes populaires, à travers l'économie, aux formes dominantes de la politique sous la Troisième République.